D’aussi loin que je me souvienne, personne ne m’a enseigné l’amour. Ni mon père, ni ma mère, ni les deux ou trois cours de sexualité auxquels j’ai assisté au secondaire. On ne parlait pas de sexe; on parlait de contraception, ou encore du côté technique, voire biologique, de la « chose ». Le malaise était palpable, du prof aux élèves : pendant que les uns ricanaient, se croyant très connaissants en la matière (tant qu’à moi, ils ne faisaient que feindre par orgueil, habitude qui – entre vous et moi – s’est perpétuée dans le temps), les autres rougissaient jusqu’à la racine des cheveux. Quant au prof, elle tentait tant bien que mal de maintenir la discipline dans ce chaos, tout en se questionnant en secret, j’en suis sûre, sur sa propre sexualité.

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